Je fais partie de ces parents qui, avant tout pour leur travail, utilisent beaucoup les écrans. Alors des écrans, à la maison, on en a plein. Et forcément, les enfants s’y mettent. Je remets régulièrement en question notre manière de les appréhender mais ai fait le choix de ne pas (sur-)contrôler l’usage que mes enfants en font pour les raisons que l’on lit le plus souvent chez les « unschooler » il me semble (ce billet n’a pas vocation à expliquer cela, j’en ai parlé un peu ici). Bref.

Après quelques semaines que je n’ai pas toujours bien vécues car les enfants ont beaucoup joué sur la tablette ou nos téléphones et leur papa allumait sans cesse la télé pour regarder les JO ce qui nous faisait un bruit de fond désagréable, voilà que mon fils (7 ans), qui s’est passionné pour Clash Royale depuis une discussion avec un de nos amis en début d’été, a souhaité y jouer, « en vrai ». Depuis le matin, entre autres occupations, son fil conducteur fut de trouver une disposition pour représenter les deux camps, la lave, les ponts. Il nous fallait être tous là pour incarner les personnages qui s’affronteraient : les archers, les rois (il avait sorti tous les arcs, pistolets Nerf et munitions qu’il a pu trouver…). Puis au fur et à mesure de mes questions (plutôt lasses…) pour savoir comment il voulait s’y prendre, comment nous saurions au bout de combien de temps on pouvait lancer une nouvelle attaque et si elle porterait ses fruits, nous avons décider de créer les cartes des personnages nous-mêmes.

Au début, tout paraissait trop dur à A. qui ne se sentait pas capable de dessiner les personnages. Pour ma part, j’étais réticente à les dessiner moi-même car je tenais à ce qu’il reste maître de ce projet. Finalement, j’ai fait quelques dessins et lui et sa sœur, à côté, se sont lancés, se répartissant les missions et m’en attribuant. Nous avons donc dessiné, scanné, mis en page, imprimé, coupé, colorié puis plastifier les cartes. Plus le projet avançait, plus ils étaient enthousiastes et investis. Ça leur a permis de voir comment je scannais les dessins, qu’il était possible d’effacer des éléments sur l’ordinateur mais qu’ils ne disparaissaient pas du dessin original, ou que je pouvais réduire ou agrandir les dessins pour les faire rentrer dans le format des cartes choisi. Ils ont appris à utiliser les feuilles et la plastifieuse.

IMG_2159 IMG_2161 IMG_2171

Il a fallu ensuite réfléchir à adapter le système de combat en ligne à nos cartes. Nous avons fait un premier essai très rigolo où chaque enfant commandait un parent qui allait affronter l’autre : « tu es un P.E.K.K.A ! » « tu es un chevalier ! » « fût de gobelins ! » « cochon ! » Autant dire que c’était anarchique !

Nous avons affiné les cartes en leur ajoutant des pastilles de niveaux. Je ne suis pas très renseignée sur les jeux de rôles mais ma première intuition était de tester une sorte de bataille avec lancé de dés pour valider ou non notre réussite ou puissance. Finalement, A. a choisi de mettre en place un système représentant nos tours avec des kapla et après chaque manche pendant laquelle nous désignons une carte de notre deck nous représentions avancement du combat (égalité ou attaque plus ou moins forte en décalant un kapla).

IMG_2189

Voilà une journée qui m’a permise une nouvelle fois de me rassurer sur la capacité des enfants à transformer une activité en une autre et en l’occurence ici, de passer de l’écran au « concret » sans aucun perte d’intérêt.

Curieuse de savoir si un jeu de société reprenant l’univers et le fonctionnement de Clash Royale existait déjà, j’ai fais un tour sur Internet. Je suis tombée sur une vidéo de gamer présentant le jeu de cartes officiel mais visiblement pas (encore ?) distribué. Atao en a profité pour regarder quelques combats commentés sur une vidéo en lien et m’a demandé de faire une pause sur l’écran final afin de voir le nom du clan du gamer en question. Et voilà un peu d’écriture en plus.

IMG_2198 IMG_2199 IMG_2203