Ça fait maintenant un mois que l’on vit un peu en décalage, car l’on a décidé de pratiquer l’instruction en famille (IEF). Presque chaque jour, j’aurais envie de consigner un ressenti, une découverte, une observation, mais le temps manque.

Je m’attendais à frémir d’incertitudes le jour de la rentrée scolaire officielle et puis finalement pas du tout ; les doutes auxquels je m’attendais s’évanouissent devant la tranquillité de nos journées. Bien sûr, je réfléchis beaucoup et je ne suis pas satisfaite de tout, mais le sentiment de liberté éprouvé, tout simple, sans besoin de revendication, est vraiment apaisant. Ce choix convient tout à fait à notre mode de vie. Moins de réglages d’alarme pour ne pas oublier ci ou ça, aller chercher un enfant ou le déposer quelque part. On vit en fonction des besoins (de faim, de sommeil, de présence, de rendus de travail aussi pour les parents !) et des envies (de ciné, de voir du monde, d’aller respirer l’air du dehors…)

J’ai beaucoup à réfléchir et à partager et j’espère que tout ça trouvera la place et le temps à s’organiser pour pouvoir être posé sur le papier.
De ma constante inquiétude sur la place des écrans dans notre quotidien, du questionnement de la confiance que l’on accorde à nos enfants lorsque l’on souhaite suivre leurs décisions, de l’organisation concrète et de la vie quotidienne que je souhaite archiver en prévision des futures inspections et aussi pour garder des souvenirs.

Comme je l’imaginais, cette aventure IEF est tout autant une remise à plat de notre vie d’adultes qu’une adaptation de rythme pour les enfants.
Cette réflexion me tient depuis bientôt un an et il m’a fallu du temps pour sauter le pas, sentir que ce n’était pas une lubie, que nous en étions capable, que nous en avions véritablement envie.
Depuis ce temps, j’achète en prévision de cela du matériel, je mets un tas de signets dans mon dossier « Recherches/Enfants », je photographie et je filme beaucoup. Je ne pourrai pas synthétiser tout cela, peut-être que ce n’est pas si important et que ça m’a juste permis de me rassurer : oui, nous avons de quoi apprendre chez nous, je peux trouver des supports et des idées quand j’en ai besoin, nous faisons des choses !

Finalement, pourquoi avoir besoin d’en attester à des inconnus ? Il n’y a que moi qui aie ce besoin (les enfants s’en contrefichent !) et il ne me paraît pas très sain. J’espère pouvoir m’en détacher pour vivre aussi bien qu’eux le moment présent sans m’inquiéter ou me satisfaire de ce que les autres en penseront.